Si tous les musulmans s’accordent sur l’interdiction de la pratique du Ribâ, encore faut-il savoir si je le pratique ?
De nos jours, le Riba reste non seulement un des plus grands péchés puisqu’il tient son origine dans le Coran, mais aussi l’un des plus banalisés. Certains tenteront même de justifier leur pratique du Ribâ par le fait de contracter le crédit usuraire et non de le proposer à un tiers. L’Islam est sans ambiguïté sur ce sujet, que je sois en position d’emprunter ou de prêter de l’argent avec un intérêt, c’est une déclaration de guerre à Allah et on subit sa Malédiction.
Le cas le plus courant dans lequel je me trouve exposé à la pratique du Riba se trouve être la relation avec ma banque.
Tout d’abord, quand je dispose d’un compte courant conventionnel, je dois savoir que l’argent qui y transite alimente un circuit basé essentiellement sur la pratique de l’usure. La banque dispose de mes fonds à des fins spéculatives ; que ce compte soit rémunéré ou non. Lorsque je suis à découvert je me vois également appliquer des agios indexés sur le temps durant lequel j’ai disposé de cette facilité de caisse (considéré pour la banque comme un crédit court-terme).
Ensuite, si j’épargne mon argent sur des comptes de type Livret A, PEL…, le fait de recevoir des intérêts annuels m’implique de facto dans une pratique d’usure, autrement dit de Ribâ, que je fasse don des intérêts perçus ou non.
Enfin, la demande de prêt bancaire. Quel que soit l’objet, lorsque je fais une demande de crédit, je participe en tant qu’acteur au développement de l’usure (Ribâ). L’Islam est clair. Seront châtiés le prêteur (usurier), l’emprunteur et celui qui rédige l’acte ! Cette situation très répandue m’oblige, en tant qu’emprunteur, à rembourser la somme perçue majorée, non seulement d’intérêts, mais souvent de pénalités en cas de manquement au remboursement d’une échéance au terme convenu.
Fort heureusement et, grâce à Dieu, la Finance Islamique tend, au fil des ans, à s’ouvrir davantage à nos sociétés occidentales. Des produits d’épargne Halal ainsi que des crédits immobiliers sur le principe de la Murabaha sont, en effet, désormais accessibles en France pour permettre aux musulmans dans le péché de s’affranchir progressivement de la pratique du Riba.
Nous vous donnons RDV prochainement pour un nouvel article…