La banque islamique fait référence à un système d’activité bancaire fondé sur la jurisprudence islamique. La banque n’est pas autorisée à réaliser des opérations qui impliquent des intérêts.
Ainsi, on peut se demander : comment les banques islamiques gagnent-elles de l’argent si elles ne peuvent pas facturer des intérêts ?
Les principaux instruments de la finance islamique reposent sur le commerce. Les institutions financières islamiques négocient des investissements conformes aux principes islamiques avec l’argent déposé par les clients. Cela permet de partager les risques et les profits entre eux.
Le fonctionnement d’une banque islamique et ses produits
Pour comprendre le fonctionnement d’une banque islamique, il est essentiel de comprendre le rôle de la banque. La banque a pour mission de mettre en relation les individus en capacité de financement : ceux qui ont des ressources avec ceux qui sont en besoin de financement et qui n’en disposent pas. Ce fonctionnement permet ainsi d’assurer les paiements et la sécurité des transactions financières.
Il faut savoir que ce que rapporte un individu sert à financer ce qu’une autre personne souhaite obtenir, notamment acquérir un bien immobilier ou financer un projet de création d’entreprise. La banque islamique va collecter les dépôts de ses clients comme une banque conventionnelle. Ces mêmes dépôts lui permettront de financer l’actif qui, in fine, lui permettra d’obtenir des retours sur investissement pour se rémunérer avec ses déposants.
Par conséquent, le passif de la banque – provenance des capitaux – finance l’actif de la banque – personnes/projets ayant besoin de capitaux – en générant des retours sur l’actif.
Toutefois pour réaliser ces opérations de financement et générer des rendements, la banque islamique va utiliser un large éventail de produits tels que :
- la Murabaha,
- l’Ijara,
- la Mudharaba,
- la Mucharaka,
- la Wakala, …
Comment une banque islamique se rémunère t-elle ?
La banque islamique perçoit ainsi une rémunération sur les opérations de financement et de participation. L’établissement ne perçoit pas d’intérêts. Les revenus de la banque islamique proviennent de quatre sources principales. La banque perçoit des marges commerciales sur les opérations d’achat et de revente, comme la murabaha. Il s’agit de la différence entre les prix d’achat et de revente des biens sous-jacents. C’est une marge commerciale qui est spécifique aux banques islamiques alors qu’elle est rare parmi les produits d’une banque conventionnelle.
Les profits réalisés sur les opérations de participation dans les contrats de mudharaba sous forme de dividendes constituent la deuxième source de revenus. La part de la banque dans les résultats réalisés par l’entrepreneur est conditionnée par les ratios de partage négocié au préalable. La part du résultat distribuable aux déposants dans les comptes de « partage des profits et des pertes » se fait en fonction du ratio de partage contracté avec la banque lors de la constitution des dépôts.
Les deux dernières sources de revenus sont similaires dans la forme à une banque conventionnelle :
- Des commissions sur les différents services payants de la banque…
- Des plus-values réalisées lors de la vente notamment d’actifs financiers (actions – sukuk) et de parts.
Par conséquent, la banque islamique offre une approche intéressante quant au rôle de la banque dans l’économie grâce à ses financements dits « participatifs » conformes à la finance islamique.